Cuenca, ville bloquée

Vendredi 4 octobre 2019

Nous suivons les nouvelles et comprenons que tout est maintenant bloqué dans Cuenca. Aucun bus ni taxi ne roulent. Les voitures personnelles sont aussi plus ou moins bloquées car les taxis ont organisé plusieurs barrages aux abords de la ville. Autour du Parque Calderon, les manifestations semblent se poursuivre. Nous apprenons surtout que les bus longue distance ne roulent plus du tout et que nous sommes bloqués à Cuenca pour une durée indéterminée, alors que nous comptions partir au Pérou le lendemain. Emilie et Chihiro souhaitent passer une journée tranquille, je donc pars seul au zoo d’Amaru, situé à 7 kilomètres du centre. Je longe des autoroutes à quatre voies vides de véhicules et arrive aux portes du zoo en début d’après-midi. On me donne un ticket avec le numéro cinq ; je ne croiserai pas d’autres visiteurs durant toute l’après-midi. Je profite donc pleinement de ce parc zoologique très bien aménagé (on chemine sur un seul petit sentier à flanc de colline au milieu d’une forêt d’eucalyptus et on longe des enclos très vastes). Rien à redire, c’est un parc très instructif centré sur la faune d’Amérique du Sud. De temps en temps on rencontre des animaux en totale liberté (singes écureuils, aras rouges). Seul grand moment de solitude : dans une des grandes volières dont la traversée est plus ou moins obligatoire pour suivre le sentier, je me fais attaquer par une sorte de pintade (en fait une pava ala de hoz) qui décide de s’en prendre à mes chaussures et au bas de mon jean (peut-être mes lacets rouges lui évoquent-il de gros vers juteux). Quoiqu’il en soit, impossible de se débarrasser du volatile, et impossible de sortir de la volière car il s’accroche, même quand je finis par recourir à quelques coups de pieds (pas trop violents … au début). Je regrette de ne pas avoir Chihiro à mes côtés, car d’habitude c’est elle qui attire les déboires aviaires (cf. l’affaire du pélican de Nanjing ou des oies de Pékin). L’après-midi touchant à sa fin, je reprends le long chemin vers la ville en longeant le Rio Tomebamba, avec dans le ventre un seul petit paquet de Doritos (le restaurant du zoo n’était pas ouvert). Je retrouve une rue Hermano Miguel encore en proie aux manifestations et aux relents de gaz lacrymogène. Je poursuis vers le terminal de bus pour m’enquérir de la situation, qui n’a pas vraiment progressé (« pas de bus aujourd’hui, peut-être demain »). Bilan de la journée : 3 lamas, 0 poisson-perroquet, 0 éléphant.

Ce n’est pas tous les jours qu’on peut marcher seul sur une autoroute vide (ambiance : The Walking Dead)
Le volatile psychopathe du Zoo Amaru (ici derrière une vitre de sécurité)

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