Semaine 7 à Koh Tao

Lundi 27 avril 2020

Voilà près d’un mois et demi que nous avons été adoptés par l’île de Koh Tao. Nous l’avons choisie sans trop y réfléchir mais avec néanmoins une certaine logique : une île du Golfe de Thaïlande car depuis un certain 11 mars 2011 nous (je) nous méfions des zones potentiellement impactées par les raz-de-marée, une île que l’on peut parcourir à pied (quelques kilomètres carrés), une île où la plongée en tuba et facile d’accès, une île où les plages ne résonnent toutes pas au rythme de 120 bpm, bref une île à visage humain.

Nous avons trouvé chacun notre rythme oisif dans ce confinement mou et chaud. On se lève à l’heure du corps, on promène pour acheter le petit déjeuner, on poursuit par une séance de gymnastique, puis on lézarde au bord de la piscine. En ce qui me concerne je passe le temps en regardant des vidéos de conférences scientifiques ou des cours de thaïlandais en ligne. Aujourd’hui, conférence de Christophe Galfard, ancien élève de Steven Hawking, sur les trous noirs. Déjeuner dans un des restaurants du coin, sieste, promenade lorsque la chaleur s’éteint un peu, baignade et snorkeling puis dîner à l’hôtel devant un film.

Mardi 28 avril 2020

On poursuit sur le même motif. La routine : plage, livres, jus de mangue et pad thai.

Mercredi 29 avril 2020

Conférence de Julien Bobroff sur l’observation des phénomènes quantiques.

Jeudi 30 avril 2020

Légère frustration vis-à-vis de l’apprentissage de la langue thaï depuis notre arrivée, car difficile de pouvoir la mettre en pratique systématiquement : la majorité des travailleurs de l’île avec lesquels nous échangeons sont en effet Birmans et pas forcément à l’aise avec ladite langue. Les Thaïlandais, sont eux plutôt enclins à utiliser l’anglais (pour ne pas perdre de temps ou par envie de montrer leur maîtrise de cette langue). Prononcer quelques mots de thaï provoque au mieux un sourire furtif, sinon de l’indifférence. La situation est un peu comparable à la pratique de l’arabe dans les pays du Golfe, où souvent les travailleurs des métiers des services (taxi, hôtel) sont Pakistanais ou Bengalis … Bref, on a beau essayer de parler, le résultat n’est jamais probant : on ne vous corrige pas et on vous répond en anglais. A vrai dire, c’est un peu ce qui arrive lorsqu’on fait l’effort de parler japonais lors d’un premier voyage à Tokyo. Seule la famille accueillante du restaurant Green Kitchen prend vraiment le temps de nous expliquer en détails les rudiments de la langue, mais souvent ce sont les mots d’anglais qui leur manquent.

Vendredi 1^er mai 2020

Constatation manifeste que le confinement thaïlandais assez bienveillant est à mille lieues du confinement français coercitif. Ici, on fait confiance aux personnes et on leur demande juste de porter un masque en dehors du domicile. Dans les deux cas cependant, une certaine infantilisation : en France, il faut recopier des lignes de texte (les fameuses « autorisations ») ; à Koh Tao, quelques touristes se sont fait attraper sans masques aujourd’hui par la police, ce qui leur a valu d’exécuter quelques pompes au ras du sol et quelques jumping-jack-flash devant les caméras de la télévision nationale et le regard espiègle des policiers (mais au final, pas de verbalisation).

Samedi 2 mai 2020

Dimanche 3 mai 2020

Dîner chez Yumiko-san avec son mari Tomo-san et Ryo-san, un jeune Japonais sympathique et tout tatoué, façon yakuza, qui travaille aussi en tant qu’instructeur de plongée. Et apparemment, faire de la plongée tous les jours maintient la forme. Ils nous ont préparé des sushis de seiche et de bonite avec un bon kara-age. Les enfants regardent Crayon Shin-Chan à la télé. Pour peu, on se croirait à Tokyo.