Excursion à Uyuni (jour 2)

Dimanche 29 décembre 2019

Nous nous levons tôt pour poursuivre notre périple vers le sud du Salar d’Uyuni. Nous croisons de nombreux lamas en bord de route. Nous nous arrêtons pour observer un troupeau qui n’est pas encore sorti de son enclos de pierre (pierre de corail fossilisé, ici aussi). Nous longeons pendant plusieurs dizaines de kilomètres la frontière avec le Chili. Les pistes ne sont plus qu’occasionnelles, le 4×4 est souvent libre de choisir son chemin pour se faufiler dans les vallées. Aucune délimitation ni panneau n’est visible, il suffirait de poursuivre sur quelques kilomètres pour se retrouver en terre chilienne. Pendant quelques heures, le paysage devient martien : de larges pierres plates recouvrent des collines rouges dépourvues de végétation. Nous nous arrêtons devant des formations rocheuses intrigantes ; elles servent de refuge à plusieurs viscachas. En nous approchant lentement, nous apercevons une dizaine. Ces animaux de la famille des chinchillas ne sont pas très farouches (probablement la faute aux nombreux visiteurs qui les nourrissent quotidiennement ; une de nos co-passagères, une Coréenne hispanophone, distribue d’ailleurs largement ses cookies au chocolat, pas étonnant que les viscachas nous paraissent bien nourries). Les rochers hébergent aussi une des plantes les plus singulières de l’altiplano, la llareta. De visu, cette plante ressemble à une grosse mousse couleur vert pomme, mais quand on la touche on réalise qu’elle est en réalité très dure. La llareta grandit de quelques millimètres chaque année ; elle compte parmi les végétaux vivants les plus vieux du monde, certains spécimens dépassant les 3000 ans (donc du même ordre de grandeur que les cèdres japonais de Yakushima). Nous visitons plusieurs lagunas (lacs) qui accueillent des colonies de flamants roses. Nous terminons par la Laguna colorada, dont les teintes rouges (dues à des algues) et blanches (dues à la présence de borax) forment un contraste saisissant. Le vent est ici impressionnant de puissance, nous peinons à rester debout et au bout de quelques minutes le bruit du vent va jusqu’à nous causer migraine et nausée. En fin de journée nous arrivons à notre deuxième hôtel, plus sommaire que le premier. Nous sommes maintenant à plus de 4300 m d’altitude, au milieu du désert. Heureusement nous sommes bien en été dans l’hémisphère sud et le thermomètre ne descendra qu’à -2 degrés cette nuit (contre parfois -25 en juillet-août). Comme souvent en Bolivie, nous avons trois couches de couvertures épaisses (note pour plus tard : chercher les raisons pour lesquelles les Boliviens semblent autant apprécier les couvertures à motifs de tigres …). La nuit je sors admirer le ciel étoilé : Orion, les Pléiades, Sirius se distinguent très nettement, en revanche je peine à trouver la Croix du Sud ; elle sera plus visible le lendemain matin lorsque seules les étoiles les plus lumineuses resteront.

Et les lamas seront bien gardés
Les flamants de la Laguna Colorada
La llareta, la plante la plus bizarre de Bolivie
Seules sur Mars
Place à la viscache
L’hôtel du bout du monde
Le dernier chic de la literie bolivienne

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